Lars Rotach, constructeur métallique, participera aux championnats du monde le 17 octobre à Cleveland (États-Unis). Il fait actuellement les derniers préparatifs pour la compétition avec son expert Rémy Mornod. Lars Rotach nous révèle dans cet entretien quels sont ses points forts et ce qu'il craint le plus.
En remportant il y a deux ans le titre de champion suisse lors des SwissSkills Championships, Lars Rotach s'est qualifié pour les championnats du monde, appelés WorldSkills, qui auraient dû avoir lieu à l'automne 2021 à Shanghai. En raison de la pandémie du Corona, ils ont cependant été repoussés d'un an, avant d’être totalement annulés début juin. Une période pas facile pour Lars Rotach et une véritable douche écossaise, comme il l'avoue : « Après le premier report, j'étais encore confiant, mais lorsqu'il s'est avéré que le concours ne se tiendrait pas non plus à l'automne 2022, j'ai été déçu ». La déception a heureusement été de courte durée. Peu de temps après l'annulation, l'organisation des WorldSkills a annoncé le lancement d'une solution de remplacement. Lars Rotach et son expert Rémy Mornod pourront donc se rendre du 17 au 20 octobre aux États-Unis, à Cleveland, où se dérouleront les championnats des constructeurs/constructrices métalliques et des soudeurs/soudeuses. « Je suis très heureux qu'il y ait quand même une compétition, car j'ai déjà travaillé dur à l'entraînement et je veux montrer ce dont je suis capable », déclare Lars Rotach.
Des séances d'entraînement régulières
Lars Rotach a suivi plusieurs séances d'entraînement d'une semaine depuis le début de l'année. Il se rend pour cela d'Ulisbach, dans le canton de Saint-Gall, chez son expert à Bulle (FR). Rémy Mornod a participé aux WorldSkills de Kazan en 2019 et sait donc exactement ce qui attend Lars Rotach. Lars se prépare méticuleusement : « Je réalise une pièce d'examen par séance d'entraînement. Nous avons commencé en 1993 et nous avançons progressivement jusqu'à ce que j’aborde la pièce d'examen de Rémy lors du dernier entraînement ». Il constate alors que les pièces d'examen les plus récentes sont un peu plus difficiles. Alors qu’auparavant, tous les participants disposaient de 22 heures avant de devoir présenter le produit final, il y a désormais des modules qui doivent être effectués en un jour, ce qui crée une pression supplémentaire. Interrogé sur ses points forts, le jeune Saint-Gallois répond : « Je suis doué pour réagir aux imprévus et si quelque chose ne fonctionne pas comme prévu, je peux m'en distancer en mode compétition ». Ce qu'il craint le plus, c'est de ne pas comprendre le plan dès le début. « Cela n'est jamais arrivé jusqu'à présent, mais on ne peut jamais en être sûr », explique Lars Rotach. Il est toutefois convaincu de pouvoir se présenter bien préparé.
Un énorme soutien
Lars Rotach a un bon contact avec son expert. « Je suis heureux que Rémy me soutienne et que je puisse profiter de son expérience ». Ils ont sympathisé pendant les pauses ou le soir autour d'une bière après le travail. Tous deux sont heureux que leur aventure commune ne se soit pas terminée en juin et qu'ils puissent continuer jusqu'aux WorldSkills. Lars Rotach reçoit également beaucoup de soutien de la part de son chef Ernst Büsser : « Ma motivation a parfois été mise à rude épreuve par les nombreuses incertitudes », avoue-t-il. « Mais mon chef m'a toujours encouragé à continuer et je lui en suis très reconnaissant ». C'est déjà la deuxième fois qu'un ancien apprenti de Büsser Metallbau AG participe aux WorldSkills. En 2007, à Tokyo, Michael Schafflützel a réussi à décrocher le titre de vice-champion du monde. Lars Rotach ne se met pas la pression quant au résultat, mais il admet qu'il serait très heureux de monter sur le podium. Il n'est pas seulement impatient de participer à la compétition, mais se réjouit à la fois du lieu de la compétition, au siège d'une grande entreprise de technique de soudage, et du pays lui-même. « J'aimerais bien ajouter des vacances aux États-Unis après les WorldSkills, tant que j'y suis ». Il les aura d'ailleurs bien méritées après cette compétition difficile.
Un signe de qualité important
Bien que l'équipe nationale SwissSkills ne se rende désormais plus ensemble aux championnats du monde, Lars Rotach est certain que les week-ends en équipe avec les 36 autres champions des métiers l'ont fait progresser. Ces rencontres n'ont pas seulement été l'occasion d'échanger et de faire connaissance, mais aussi de suivre des entraînements mentaux pour les WorldSkills à venir. « Je retiens beaucoup de choses de ces week-ends en équipe et je trouve l'échange précieux. Cela fait également plaisir de discuter avec d'autres jeunes talents professionnels », affirme Lars Rotach avec conviction.
La préparation est intense et les journées de compétition seront éprouvantes - nous verrons le 21 octobre si Lars Rotach pourra finalement s'assurer une place sur le podium. Mais une chose est sûre : la participation de Lars Rotach aux WorldSkills est un signe important de la qualité de la formation professionnelle suisse.
Metaltec Suisse souhaite à Lars bonne chance et beaucoup de succès pour les WorldSkills !